Sur la Route 66 comme aux States
18 juillet 2014 L'Avenir
Par Catherine DUCHATEAU

Les États-Unis, c’est son second pays. La Hutoise Sophie Deneumostier y a photographié la route 66, avant de faire pareil… dans notre Condroz.

Elle est aujourd’hui prof… Professeur de photo, certes, mais elle ne pratique plus la photographie à temps plein comme autrefois. N’empêche, Sophie Deneumostier emmène partout où elle va son appareil photo. Et elle pointe l’œil dans son viseur dès qu’un moment, un paysage, un regard captent son attention…

Il y a quelques années, avec ses parents, la Hutoise avait parcouru la mythique route 66 qui relie Chicago, ville dont elle est amoureuse, à la côte Ouest. Un voyage fait en voiture, appareil photo à la main. Elle en a ramené des tonnes d’images, des couleurs et des odeurs plein la tête. Et petit à petit, l’idée d’un autre travail a pris naissance.

«J’adore les chemins, les routes, les voies ferrées. Je me suis demandé ce qu’il y avait chez nous quelque chose de similaire…» Et elle a pris conscience que son coin avait aussi sa route 66, la RN 66 qui relie Huy à Trois-Ponts. Soixante kilomètres et non les 4000 de sa sœur américaine, mais aussi une route chargée d’histoires, de rencontres, de lieux étonnants, de paysages qui, en été, sont tout aussi beaux.

Alors, pendant trois ans, Sophie a arpenté cette route 66 belge. Non pas en voiture, mais bien à pied et pendant les mois d’été. Pour leur lumière, pour les champs, pour les gens dehors aussi. «Je l’ai d’abord parcourue en voiture, juste pour voir si elle était intéressante visuellement. Puis je l’ai faite à pied», conquise par la richesse de ces villages traversés. «J’ai commencé le 4 juillet 2011», jour symbolique de la fête nationale américaine. Son voyage, elle l’avait préparé sur cartes. Elle l’a vécu son appareil photo vissé à l’œil. «Je n’ai utilisé aucun artifice, j’ai photographié ce que je voyais.» Et c’est ce qu’elle voyait qu’on retrouve sur ses premières photos. «Je regardais l’exposition du soleil, je cherchais des lieux spécifiques.» Un paysage, une maison, un regard aussi. Car dans ses clichés, on retrouve les gens. Ceux qu’elle a croisés sur la route, à qui elle a expliqué sa démarche. Et, étonnamment, elle a retrouvé dans son Condroz les mêmes sensations qu’aux States. Parce qu’ici comme là-bas, la route 66 raconte une même histoire, celle d’un pays, d’une région, de leurs habitants, de leur richesse.

Et aujourd’hui? Sophie Deneumostier prépare un livre. Qui reprendra sa route 66 condrusienne, en noir et blanc comme en couleurs d’ailleurs. Des photos d’ambiance, des photos… très terre à terre aussi. «C’est plus du documentaire.» Des photos de lieux qui, depuis, ont à coup sûr évolué. «Une route, c’est éphémère. Il y a des choses qui ne sont plus là en trois ans.» En projet aussi, une exposition itinérante que la Hutoise compte proposer à chaque commune traversée.

http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20140718_00504246&pid=2101969